Mittainvilliers-Vérigny : histoire d’une commune enracinée dans les siècles
Une terre agricole au cœur du pays chartrain
Située au nord-ouest de Chartres, la commune de Mittainvilliers-Vérigny est aujourd’hui le fruit d’une union récente, mais ses racines plongent profondément dans l’histoire médiévale de la Beauce. Formée en 2016 par la fusion des deux anciennes communes de Mittainvilliers et Vérigny, elle incarne une continuité rurale, agricole et patrimoniale rare.
Aux origines : les villages médiévaux
Mittainvilliers
Le nom de Mittainvilliers apparaît dès le XIIᵉ siècle sous la forme latinisée Mitanis Villare. Le suffixe -villiers (du latin villare) désigne une exploitation agricole ou une ferme isolée. Le toponyme est probablement lié à un nom de personne germanique, peut-être Mitta ou Mitanus, indiquant que la localité a été fondée à l’époque franque ou carolingienne.
Vérigny
Le nom de Vérigny trouve quant à lui ses origines dans le Veriniacum gallo-romain, probablement dérivé d’un certain Verinius, nom personnel latin. Cette étymologie suggère une occupation bien plus ancienne, remontant à l’Antiquité tardive, sur un territoire vraisemblablement cultivé dès cette époque.
Une histoire marquée par la féodalité et l’Église
Pendant tout le Moyen Âge, les deux villages sont sous l’influence de seigneuries locales et d’établissements religieux. L’église Saint-Rémi de Vérigny, mentionnée dès 1126, dépendait de l’abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres, l’un des principaux centres religieux de la région.
Cette église conserve encore des éléments architecturaux du XVIᵉ siècle, dont une chapelle seigneuriale, témoignant de l’importance de certaines familles locales comme les Vieuville. Un clocher, une cloche fondue en 1643 et une horloge de 1786 enrichissent son patrimoine.
Le château de Vérigny : témoin du siècle des Lumières
Au XVIIIᵉ siècle, la noblesse locale érige le château de Vérigny, un élégant édifice dans un parc à la française. Ses dépendances agricoles, dont une ancienne fuye (pigeonnier), rappellent la vocation rurale du domaine. Ces bâtiments, inscrits aux Monuments historiques, sont des joyaux du patrimoine vernaculaire beauceron.
Du XIXᵉ siècle à aujourd’hui : une ruralité constante
Durant le XIXᵉ et XXᵉ siècle, Mittainvilliers et Vérigny évoluent dans un cadre typiquement beauceron : agriculture céréalière, traditions locales, écoles communales et vie paroissiale rythment le quotidien. Le chemin de fer arrive dans la région, mais la modernisation reste lente, fidèle à l’image d’une France rurale enracinée.
Les deux communes connaissent une lente décroissance démographique jusqu’aux années 2000, mais conservent une vie sociale active autour des fêtes de village, de la chasse, et de l’entretien du patrimoine.
La fusion : naissance de Mittainvilliers-Vérigny
Face aux défis administratifs et économiques des petites communes, Mittainvilliers et Vérigny sur la proposition du nouveau Maire de Verigny, Mickael TACHAT, et l’accueil favorable du Maire de Mittainvilliers, Jean-Pierre PICHARD et de son conseil qui y voit une nécessité de survie pour les deux communes, fusionnent officiellement le 1ᵉʳ janvier 2016, par arrêté préfectoral. Cette fusion s’inscrit dans un mouvement national de regroupements pour assurer la viabilité des communes rurales. A l’origine cette fusion a également été proposée à la commune de Dangers dont les écoles des trois collectivités sont communes mais le Conseil Municipal de Dangers et son Maire, Francois MORIZEAU, s’y oppose.
Le siège de la mairie est installé à Mittainvilliers, mais les deux villages conservent leur identité propre. Cette union a permis de mutualiser les services, de renforcer les projets culturels et d’ancrer la commune dans la Communauté d’agglomération Chartres Métropole.
Un avenir enraciné dans l’histoire
Aujourd’hui, Mittainvilliers-Vérigny compte près de 800 habitants. Elle reste profondément agricole, mais développe aussi un tourisme de proximité : randonnées, découverte du patrimoine, et participation à la dynamique de l’agglomération chartraine.
Avec ses églises, ses fermes historiques, son château et son cadre naturel, la commune incarne l’équilibre entre tradition et modernité. Elle est un exemple d’adaptation rurale réussie, où l’histoire n’est pas seulement un souvenir, mais un levier pour construire l’avenir.